Sir Colin Davis revenait en ce mois de février pour deux soirées avec l’Orchestre National de France, pour diriger Berlioz, en l’occurrence Béatrice et Bénédict. La distribution était très alléchante, de Joyce DiDonato à Charles Workman, en passant par Nathalie Manfrino ou Jean-Philippe Lafont.
Dans mes souvenirs restera gravé avant tout un magnifique duo à la fin de l’Acte I (Nuit paisible et sereine), qui m’a semblé être la seule page vraiment inspirée de l’œuvre, idéalement servie par Manfrino et Elodie Méchain, deux voix parfaitement complémentaires qui osaient de sublimes nuances pianissimo. Un moment assez envoûtant !
On ne peut guère oublier non plus la performance de Jean-Philippe Lafont, en Maître de Chapelle hilarant, et qui pouvait exploiter ici ses talents hors pair de comédien. Les apparitions de la soprano américaine Joyce DiDonato m’ont paru moins convaincantes, et surtout son français m’a paru légèrement approximatif, de même que l’accent anglais de Charles Workman finissait par être un peu agaçant.
Cependant, cette soirée de Sir Colin Davis fut beaucoup plus convaincante que le précédent Roméo et Juliette entendu il y a un an et demi environ, singulièrement entaché par la direction terne et peu flamboyante du chef britannique. De toute évidence, les textures diaphanes de Béatrice Bénédict, la luminosité intérieure de l’ouvrage semblaient mieux lui convenir…
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