Départ matinal ce lundi 3 février, aux alentours de 5h45 en partance de la gare du Nord pour un Thalys vers Bruxelles, afin de rejoindre en compagnie de Frédéric Briant, ingénieur du son, l’Allemagne pour une session d’enregistrement d’une durée de trois semaines et demie, au cœur du célèbre Historischer Reitstadel, à Neumarkt (en fait, Neumarkt in der Oberpfalz), dans le Nord de la Bavière. Cette petite ville accueille régulièrement de grands pianistes, soit pour des enregistrements, soit pour des concerts.
Et la veille au soir, c’est Andras Schiff, dans des concertos de Mozart, qui avait enchanté les citadins. Arrivés à Neumarkt en fin d’après-midi, l’accueil s’avère aussi sympathique que grandiose. Herr Achhammer, régisseur de la salle, guettait notre arrivée, et vient immédiatement à notre rencontre. Nous sommes donc pris en charge immédiatement ; Herr Achhammer, rejoint par Herr Leo Niedermeyer, le technicien en charge de la préparation et de l’accord du piano, nous ouvrent les entrailles du lieu, avec une gentillesse teintée de curiosité toujours émerveillée, nous dévoilant la grandeur du lieu. La salle est grande, principalement blanche, et présente de nombreux panneaux de bois sur les murs de côté, et un plafond composé d’un alignement de demi-cylindres de différentes tailles.
Une juste réverbération. Un piano d’une égalité parfaite, entretenu avec soin et grande méticulosité par Herr Niedermeyer, dont la maison se trouve à Bayreuth. Choisir cette salle fut un pari. Un pari guère risqué au vu des nombreux enregistrements réalisés ici, parmi lesquels les Schubert de Brendel chez Philips en 1987-1988, des Sonates de Mozart par Christian Zacharias, ou encore le disque Brahms d’Hélène Grimaud – son plus bel album – paru chez Erato en 1997.
Pari guère risqué, mais réussite garantie. La première impression de Frédéric Briant est positive. Il y a trouve ce juste équilibre dans l’acoustique qui permet un rayonnement total du son. Pendant nos trois semaines se succéderont cinq pianistes, d’horizons et d’écoles diverses. Nous accueillons le premier, arrivé de Riga, au début de la soirée. Vestard Shimkus éprouve un besoin vital d’exercer son piano, et à peine arrivé, travaille le Steinway de l’Historischer pendant environ quatre-vingt minutes.
Photo : le magnifique Steinway & Sons, de l’Historischer Reitstadel;
(c) Pierre-Yves Lascar – Février 2014