Frère cadet de Joseph, auteur entre autre de quarante-trois symphonies, de dix-neuf quatuors, aimé du Prince-Archevêque Colloredo qui lui offrira des funérailles somptuaires, Michael Haydn est demeuré sa vie durant l’enfant de Salzbourg. Il y écrivit toute sa musique, solaire, heureuse, à mi-distance de la Cour et des bois, élégante mais sans renoncer à l’expression, savante de facture mais teintée d’éléments populaires.
Mozart s’en était entiché, tout comme de l’aîné, c’est dire. Même si la plume souvent inspirée de Michael n’a jamais été saisie par les visions qui susciteront chez Joseph La Création, elle a son ton propre, parfois altier, plus libre à la chambre qu’à la symphonie. Les six quintettes à deux altos sont emblématiques de cette musique pensée pour le divertissement mais dont les embardés mélodiques et les étrangetés harmoniques montrent la profondeur d’un univers où Mozart puisa bien des éléments. Mais il y a un abysse entre les audaces de Michael Haydn, et le génie de trouver et de chanter juste de Mozart.
Peu importe au fond, cette musique a plus d’un tour dans son sac, les Salzbourgeois la disent avec style et éloquence, elle reprend sa place dans le grand concert de la musique autrichienne à l’époque des lumières. Commencez par l’Adagio du Divertimento en ut majeur, un nocturne à la limite de la dissonance, avec ses pizzicatos étranges. Tout un univers décidément.
LE DISQUE DU JOUR
Michael Haydn (1737-1806)
Les Quintettes à cordes
(Intégrale)
Quintette à cordes en si bémol majeur, P. 105
Nocturne en ut majeur, P. 108
Divertimento en ut majeur, P. 110
Nocturne en sol majeur, P. 109
Quintette à cordes en fa majeur,
P. 112
Salzburger Haydn-Quintett
Un album de 2 CD du label CPO 777 907-2
Photo à la une : (c) DR