21 février 1992 : Klaus Tennstedt ouvre le motif musardant de la Pastorale d’un geste tendre, rêveur, qui gagne tout l’orchestre, surprise divine d’un Beethoven qui se souvient de Haydn, ose l’humeur et presque l’humour, en tout cas sourit.
Tout le premier mouvement déploie un art du jeu legato qui en remontrerait à Herbert von Karajan lui-même : les cordes tuilent à loisir, les bois s’ébrouent, une lumière jaillit de tout cela, que la version officielle par les mêmes laissait mourir dans la déshumanisation du studio d’enregistrement. Ce n’est pas une découverte, Tennstedt était chez lui d’abord au concert.
Mais enfin, où les musiciens du Philharmonique de Londres ont-il été prendre tant de poésie et surtout une telle plénitude sonore que je n’avais pas entendues dans la Pastorale depuis la gravure en concert de Wolfgang Sawallisch et du Concertgebouw ? En concert, ils sont aussi capables de devenir de véritables révélateurs, il suffit qu’un état de grâce s’installe et c’est merveille.
Cette Pastorale parfaite, rayonnante, sans une raideur jusque dans l’orage, gagne illico les sommets de la discographie. Je vous aurais prévenu. Et l’Ouverture d’Egmont qui y introduit, exaltée mais tenue, est aussi de la plus belle eau.
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Ouverture « Egmont », Op. 84
Symphonie No. 6 en fa majeur, Op. 68 « Pastorale »
London Philharmonic Orchestra Orchestre Philharmonique de Londres
Klaus Tennstedt, direction
Un album du label LPO Live 0085
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Photo à la une : © DR