Elle tombe à pic cette Messe en si toute en lumière au moment où les abîmes nous gagnent. Lars Ulrik Mortensen la conduit en tempos tranquilles, fait chanter les polyphonies qu’éclairent encore les dix solistes aux chant ailé, au latin doré, c’est assez merveilleux de baigner ainsi dans tant de sérénité et de simplicité.
Ceux qui veulent leur Messe en si comme une abstraction seront déçus, les paroles de la liturgie s’incarnent et le Symbolum Niceum gagne une certaine étrangeté dans un Crucifixus entre déploration et sidération, mais partout jamais la lumière ne cède, sans pourtant que l’on tombe dans le syndrome de « l’exécution de poche ».
On a connu tant de Messe en si réduites à un squelette ou tombant dans l’épure, ce n’est jamais le cas ici, mais simplement une messe mobile, expressive sans soulignement, souvent enthousiaste, une célébration que vous pourrez marier dans vos festivités avec le Weihnachstoratorium : Noël approche, cette année je le passerais avec cette musique d’espoir que nous offre Lars Ulrik Mortensen, ses chanteurs et son Concerto Copenhagen.
LE DISQUE DU JOUR
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Messe en si mineur, BWV 232
Maria Keohane, soprano
Joanne Lunn, soprano
Alex Potter, contre-ténor
Jan Kobow, ténor
Peter Harvey, baryton
Concerto Copenhagen
Lars Ulrik Mortensen, direction
Un album de 2 CD du label CPO 777851-2
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Photo à la une : © DR