Un premier album avec de surprenants Miroirs me révélait Hannes Minnaar, pianiste admirable, interprète subtil : l’écouter, c’était immédiatement comprendre qu’il appartiendrait à cette caste des musiciens pour les musiciens. En refermant le disque où paraissaient également la Sonatine de Ravel et la rare Première Sonate de Rachmaninov, je me demandais bien quel serait l’objet de ses prochains disques. Debussy ?

Tout faux. Revoilà le jeune néerlandais au pied du mur, dans une intégrale des Concertos de Beethoven. Ici, les Concertos Nos. 1 & 2 – les Concertos Nos. 4 & 5 sont parus en 2015. A l’inverse de Louis Schwizgebel, il n’y piaffe pas, refuse tout brio, chante dans l’ombre en effleurant à peine un lyrisme teinté de pathos. Romantique ? Non, classique absolument, d’un équilibre, d’une tranquillité, d’une transparence qui à certains pourront paraître fades. Mais il suffit d’entendre comment chante le Largo du Premier Concerto (placé sur le disque en respectant la chronologie, soit après le Deuxième) pour comprendre que cette réserve toute mozartienne va droit au cœur du discours beethovénien.

Jan Willem de Vriend avec ses musiciens du Netherlands Symphony Orchestra lui tressent un accompagnement lyrique et précis (les rythmes ! les accents !), l’occasion de rappeler qu’ils signent pour le même label une assez étonnante intégrale des Symphonies de Beethoven.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et
orchestre No. 1 en ut majeur,
Op. 15
Concerto pour piano et
orchestre No. 2 en si bémol
majeur, Op. 19

Hannes Minnaar, piano
The Netherlands Symphony Orchestra
Jan Willem de Vriend, direction

Un album du label Challenge Classics CC7212
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Photo à la une : © DR