Nuit solaire

Une discrète pastille au dos du disque indique Mahler Edition Vol. 1. Adam Fischer va donc enregistrer les Symphonies de Mahler avec les Düsseldorfer Symphoniker.

Dans la note d’intention qui accompagne ce premier volume, le frère ainé d’Ivan Fischer, lui-même mahlérien aguerri, indique en préambule « Je suis enchanté de jouer et d’enregistrer l’intégralité des Symphonies de Mahler avec les Düsseldorfer Symphoniker. Nous espérons qu’il en résultera quelque chose de particulier, le fruit d’une collaboration qui nous aura mutuellement inspiré. Ce ne sera pas « mon » Mahler , mais « notre Mahler ».

En cela, Adam Fischer est fidèle à une certain manière de faire de la musique typique de sa famille : Ivan, mais aussi leur cousin, György Fischer prônent une participation active de l’ensemble des musiciens d’orchestre à la construction d’un projet artistique. Ivan Fischer rappelait d’ailleurs que son ami Claudio Abbado ne procédait pas autrement.

Et bien, cette Septième Symphonie qui ouvre ce nouveau cycle s’inscrit justement dans la lignée de celle d’Abbado à Lucerne : solaire, vive, elle fait chanter l’immense orchestre assemblé par Mahler comme une formation de chambre : dans les Nachtmusik funambulesques évidement, mais aussi dans les vastes mouvements qui l’ouvrent et la referment ou dans le Scherzo des ombres, ici joué spectral, réalisé dans toutes les complexités de son écriture.

Mais comment ne pas entendre dans ces phrasés si particuliers, ces accents percutants, la conduction si magistrale des polyphonies, la signature d’un chef qui aura attendu longtemps avant de confier son Mahler au disque. Tout y rayonne, porté par une conception visionnaire, servi par une prise de son exemplaire. La précision dans l’élan, cette quadrature du cercle qui est le secret d’un Chant de la nuit réussi, sont ici totales, et même si les Düsseldorfer n’ont pas l’étoffe des Wiener Philharmoniker, l’engagement de leur jeu, la perfection de la réalisation bluffent tout au long de cette interprétation fascinante qui inaugure un cycle probablement majeur.

LE DISQUE DU JOUR

cover-fischer-adam-caviGustav Mahler
(1860-1911)
Symphonie No. 7
« Le Chant de la Nuit »

Düsseldorfer Symphoniker
Adam Fischer, direction

Un album du label Cavi-Music 855349
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Photo à la une : © DR