Mort à trente-huit ans, fils d’un musicien vénitien installé au cœur des Flandres, né à Bruxelles, Joseph-Hector Fiocco n’aura publié qu’un opus, des Pièces de clavecin absolument françaises, de titres et de tons. Mais l’essence de son œuvre solaire se trouve dans sa musique d’église, savante alliance de couleurs ultramontaines – ses violons, ses flûtes – et de chant versaillais : son Laudate pueri sera donné au Concert Spirituel, Marie Fel y brillant de tous ses aigus.

Ces petits motets merveilleux, d’une imagination débridée, où un savant mélange des goûts s’opère, avaient déjà inspiré à Nicolas Achten et à ses amis de Scherzi Musicali un premier volume qui fit sensation. Le second est plus surprenant encore, avec des pages où passe parfois l’ombre toute en contrepoints de Zelenka, où une éloquence expressive se nourrit même des écritures décoratives : les sixtes napolitaines vibrent comme de la lumière dans un vitrail, que couronnent des appogiatures chromatiques enivrantes.

C’est splendidement rendu par des interprètes conscients de la valeur de ses pages, et dont, parmi l’ancienne équipe de chant qui avait assuré le premier volume, seul Reinoud Van Mechelen est demeuré, qui s’en plaindrait ? Mais il faut aussi saluer la virtuosité de Deborah Cachet qui ne craint pas l’écriture ornée du Laudate pueri.
Et maintenant, il faut espérer une suite, bien d’autres motets restent à graver, petits ou grands.

LE DISQUE DU JOUR

Joseph-Hector Fiocco (1703-1741)
Petits motets, Vol. 2
Salve Regina
Exaudiat te Dominum
O beatissima virgo Maria
Proferte cantica
Laudate pueri Dominum
Alma redemptaris mater

Scherzi Musicali
Nicolas Achten, direction

Un album du label Musique en Wallonie MEW1682
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Photo à la une : Le directeur de l’ensemble Scherzi Musicali, Nicolas Achten – Photo : © DR