Les Ouvertures de Weber ont changé de visage depuis que l’interprétation historiquement informée les a revisitées. Adieux les sombres clartés déployées par Wolfgang Sawallisch ou Rafael Kubelík (un de ses disques majeurs, trop méconnu, trop peu réédité), dès 1992, Roy Goodman et sa bande éclaircissaient les paysages, allégeaient le discours, au point que parfois le mystère en échappait.
Conscient des avantages et des défauts de cette nouvelle manière, Howard Griffiths, abonné au répertoire du début du romantisme – on lui doit une splendide intégrale des Symphonies de Ludwig Spohr, j’y reviendrai – s’entend à marier l’ancien et le moderne. Les couleurs, les phrasés, la transparence du quatuor sont sans conteste philologiques d’approche, de sapience, mais les climats, l’élan, la générosité du jeu d’ensemble regarde absolument vers la grande tradition germanique, ce qui au final fait probablement le meilleur disque pour qui voudra découvrir l’intégrale des dix Ouvertures de Weber.
Ensuite, vous pourrez chercher les récits plus âpres de Sawallisch – avec un Philharmonia particulièrement inspiré – ou les contes de fées de Kubelík. Mais commencer ici, c’est avoir la certitude de comprendre tous les enjeux de ces musiques comme la modernité toujours aussi étonnante de l’orchestre de Weber.
LE DISQUE DU JOUR
Carl Maria von Weber (1786-1826)
Der Beherrscher der Geister, Op. 27, J. 122
Peter Schmoll und seine Nachbarn, J. 8
Abu Hassan, J. 106
Ouverture extraite d' »Oberon », J. 306
Preciosa, Op. 78, J. 279 (Ouverture)
Ouverture extrait de « Der Freischütz », Op. 77, J. 277
Ouverture extraite de « Silvana », J. 87
Ouverture extraite d' »Euryanthe », Op. 81, J. 291
Turandot, Op. 37, J. 75 (Ouverture)
Jubel-Ouvertüre, Op. 59
WDR Sinfonieorcheter
Howard Griffiths, direction
Un album du label CPO 777831-2
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Photo à la une : © DR