Un érudit, traducteur de tout Shakespeare en néerlandais, l’ami de Mengelberg et surtout l’admirateur de Mahler, dont il fut proche. Cela aurait pu suffire. Mais non, Alphons Diepenbrock se voulut compositeur. Il fut rien moins qu’un génie et demeure le trésor le plus méconnu de la musique hollandaise post-romantique, inspiré par Hölderlin, maître d’un orchestre savamment composé dont l’imaginaire devait justement beaucoup à Mahler, mais à celui de la 9e Symphonie et du Chant de la terre.
Les trois suites pour le théâtre que regroupe ici Antony Hermus ne sont pas la part la plus connue de son œuvre, mais comment ne pas admirer leur orchestre narratif si splendidement écrit, d’autant que les Bamberger Symphoniker en font tout entendre.
Ces opéras sans voix – Elektra qui ouvre le disque est saisissant de bout en bout, surtout dessiné de la sorte – n’ont jamais cessé de me fasciner depuis que je les ai découverts par le disque grâce aux enregistrements du regretté Hans Vonk qui les dispersait sur plusieurs albums. Regroupés ici, si admirablement emportés, ils font regretter l’opéra que ce génie méconnu n’aura jamais écrit.
LE DISQUE DU JOUR
Alphons Diepenbrock (1862-1921)
Electra
De Vogels
Marsyas Suite
Bamberger Symphoniker
Antony Hermus, direction
Un album du label CPO 777927-2
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Photo à la une : © DR