Pour Gould ?

13 mars 2016, Kit Armstrong remplit le Concertgebouw avec un programme surprenant où des cahiers de variations des virginalistes précèdent les Goldberg. L’idée transformée en hommage est empruntée à Glenn Gould qui enregistra les virginalistes et se fit un étendard des Goldberg dès ses débuts au disque.

Le jeune pianiste y ajoute deux opus de Sweelinck qui le montrent aussi hardi qu’embarrassé, paradoxe qui semble dire tout haut « que faire de cette musique ? », surtout sur le grand piano de concert. Ayant tant appris de son maître Alfred Brendel, mais si peu de lui justement dans ce répertoire, le pari était risqué.

La première partie interroge, mais les Goldberg plus encore, qui hésitent entres des éclairs de génie et des facilités, subissent des baisses de tension, n’emportent vraiment ni vers le rêve ni vers le sommeil. C’est souvent très bien réalisé, mais soudain hésitant jusqu’à la vétille, vrai work in progress d’un musicien qui ose le montrer, geste perfectible qui aura documenté cet art encore fragile. Un document à regarder mais à garder ?

LE DISQUE DU JOUR

Kit Armstrong
Live from the Concertgebouw

William Byrd (1538-1623)
Hugh Ashton’s Ground
Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621)
6 Variations sur « Mein junges Leben hat ein End », SwWV 324
6 Variations sur « Erbarm dich mein, o Herre Gott », SwWV 303
John Bull (1562/3-1628)
Variations Walsingham
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Variations Goldberg, BWV 988

Kit Armstrong, piano

Un DVD/Blu-Ray du label C Major Entertainment 741608
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Photo à la une : © Jason Alden