Discrètement (trop), Andreas Bach poursuit pour les micros de la WDR de Cologne son intégrale du piano de Béla Bartók. Le voici confronté aux petites merveilles d’imagination sonore que le compositeur du Château de Barbe-Bleue enferma dans un clavier restreint, aux écarts surveillés, dont la pédagogie passe par la poésie avant même que par la technique.
Et c’est bien à ce travail sur le son, sur la nature sonore comme source d’évocation poétique que s’attelle le pianiste allemand, d’une façon assez didactique : voilà une version qui servira aux apprentis, mais dont le ton volontiers intime jusque dans les derniers cahiers tourne le dos aux façons plus démonstratives qu’y mettaient Dezső Ránki ou Zoltán Kocsis.
Cette relative neutralité qui ne donne pas à voir le joueur de flûte pas plus qu’elle ne fait entendre la musique de noces en rebutera certains. C’est que pour Andreas Bach, rien ne doit décrire, mais tout suggérer. Autre manière, plus distante mais non moins poétique de savourer ces cahiers de « presque rien » où Bartók n’aura jamais été aussi proche de Debussy.
LE DISQUE DU JOUR
Béla Bartók (1881-1945)
Pour les enfants, Sz. 42, BB 53 (version révisée, 1943)
Andreas Bach, piano
Un album du label Haenssler Classic HC17009
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Photo à la une : © DR