8 septembre 1951, seule apparition de Zino Francescatti aux Prom’s : occasion oblige, il dégaine son fabuleux Premier Concerto de Paganini qu’il avait gravé pour la CBS l’année précédente sous la direction très grand caractère d’Eugene Ormandy.
À Londres, Sargent est plus patelin, presque galant dans le Finale, mais le bel canto entêtant de Francescatti savoure l’élan du concert avec un plaisir sans frein. Il peut compter sur sa technique parfaite et sur son intonation en or pur qui le laissent libre de chanter sans aucune dureté, sans tension, solaire comme il fut toujours et emportant de son archet décontracté le public enivré du Royal Albert Hall.
Six ans plus tard, à Carnegie Hall, et dans ce qui était – ne l’oublions pas – sa seconde patrie, c’est Paul Paray qui fait flamboyer l’orchestre du Concerto de Brahms, battue vive, irrésistible, tellement attentive aux vraies valeurs rythmiques notées par le compositeur que le visage de l’œuvre en est comme bouleversée.
Francescatti reprenait ce Brahms devant le public de Manhattan dix ans après l’avoir joué in loco pour la première fois sous la direction de Rodzinski : son archet y est toujours aussi ailé, aussi diseur, merveille de légèreté dans les phrasés et de suggestion pour les timbres, comme si Joachim renaissait.
Historique absolument, et qui prouve que chaque note de lui en concert est un trésor.
LE DISQUE DU JOUR
Niccolo Paganini (1782-1840)
Concerto pour violon No. 1 M.S. 21, Op. 6 (enregistrement 1951)
Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 77 (enregistrement 1957)
Zino Francescatti, violon
BBC Symphony Orchestra (Paganini)
New York Phiharmonic Orchestra (Brahms)
Sir Malcolm Sargent, direction (Paganini)
Paul Paray, direction (Brahms)
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