Sibelius se doutait que la Seconde Symphonie de son ami Wilhelm Stenhammar serait une façon de chef-d’œuvre, et il avait raison. Elle reste probablement la plus belle symphonie née en Suède au cours de la première moitié du XXe siècle, sombre et éclatante à la fois, cherchant par delà Bruckner un lyrisme pastoral – l’Andante est de la poésie pure – employant des idiomes populaires tout en les stylisant pour les fondre dans un vocabulaire savant. C’est avec cet opus magistral et pourtant touchant que ce compositeur trop rare – sa carrière de pianiste et de chef l’éloignait trop souvent du papier à musique – s’arrima au mouvement initié par Sibelius et Nielsen.
BIS a de la suite dans les idées, voici quelques lustres il demandait à l’infatigable Neeme Järvi de graver la Seconde Symphonie. L’enregistrement, magnifiquement capté, dora d’un coup le blason de Stenhammar. Christian Lindberg marche sur les mêmes brisées, cherchant plus la veine lyrique et soulignant à loisir ce qui, dans l’écriture admirative de Stenhammar, renvoie à l’univers de Sibelius.
En complément, la musique de scène pour Ett drömspel de Strindberg, rappelle quel maître des atmosphères savait être Stenhammar, surtout laissé libre de tout souci de forme. Et maintenant, la Première Symphonie s’il vous plaît !
LE DISQUE DU JOUR
Wilhelm Stenhammar
(1871-1927)
Symphonie No. 2 en sol mineur, Op. 34
Ett drömspel, musique pour la pièce de Strindberg (version de concert, arr. H. Rosenberg)
Antwerp Symphony Orchestra
Christian Lindberg, direction
Un album du label BIS 2329
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Photo à la une : © DR