Comment ne pas applaudir au retour de Cyprien Katsaris chez l’un de ses éditeurs historiques. Jadis pour Emi, il grava quelques disques restés mémorables, et pour Teldec entre autres son inoxydable intégrale des Symphonies de Beethoven revues par Liszt : la meilleure.
Ces retrouvailles font une vraie fête, tout un disque Brahms où sa virtuosité sans fard, son toucher élégant et fusant, éclaboussant de lumière, se marie avec les timbres vifs et raffinés d’Hélène Mercier, et comme l’idée est belle d’alterner le populaire et le savant, ces Danses hongroises qui envolent le clavier et ces Valses qui le gourment en exhalent ici des senteurs et des voluptés incroyables.
Je vais de l’un à l’autre, d’une envolée tzigane dans une rue de village à un pas suspendu sous les lambris d’un salon et c’est toute une époque qui s’impose, car derrière la virtuosité irrésistible de Cyprien Katsaris et d’Hélène Mercier, les contrechants invitent souvent une certaine nostalgie dans les danses, dévoilant la profondeur psychologique que Brahms mettait à tout ce qu’il composait.
Et si Cyprien Katsaris persévérait chez Brahms ? Il est temps qu’il nous offre les sonates mais aussi les cahiers de variations et tous les opus ultimes, son piano clair, son toucher lumineux révéleront des détails restés inaperçus dans ces paysages de notes que l’on croît connaître.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
21 Danses hongroises, WoO 1
16 Valses, Op. 39
Hélène Mercier, piano
Cyprien Katsaris, piano
Un album du label Warner Classics 019029563666
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Photo à la une : Les pianistes Cyprien Katsaris et Hélène Mercier – Photo : © DR