L’œuvre la plus secrète de Schumann, le journal intime de son âme. Qui y pénètre risque beaucoup et d’abord d’avouer son art inférieur à cette confidence qui ne supporte pas l’affectation.
William Youn en fait l’alpha et en fait l’essentiel de son nouveau disque. Un bémol avant tout, sa sonorité si naturellement belle que j’avais tant goutée lors de son intégrale des Sonates de Mozart chez Oehms peine à se retrouver ici, prise de son chimique, piano court (et pris de court), les conditions ne sont pas idéales. Mais le discours lui, capricieux et pourtant intime, dit assez à quel point il entend l’œuvre.
D’ailleurs, il ne lui confrontera qu’un ensemble de pièces brèves toutes plus charmantes qu’émouvantes, jouées divinement cela va sans dire (écoutez Ständchen), maisb regroupées sans autre souci que de ne pas gêner l’Humoreske, vrai sujet de ce nouvel enregistrement et qui aurait dû être au fond son seul objet.
C’est assez étrange, cela s’écoute malgré ce Bechstein très mat, mais j’espère pour demain que ce pianiste que je chéris trouvera les conditions parfaites, d’instrument, de prise de son, de direction artistique pour son prochain album chez son nouvel éditeur.
LE DISQUE DU JOUR
Robert Schumann
(1810-1856)
Humoreske, Op. 20
Franz Schubert (1797-1828)
Valses sentimentales D. 779 (extraits : Nos. 1, 16, 3, 23, 10, 11, 12, 13, 8, 24, 22, 27 & 28)
Trauerwalzer, D. 365 No. 9
Franz Liszt (1811-1886)
Auf dem Wasser zu singen,
S. 558/2 (d’après Schubert, D. 774)
Ständchen, S. 560/7 (d’après Schubert, D. 957 No. 4)
Ich hab’ in Deinem Auge, S. 569/9 (d’après C. Schumann, Op. 13 No. 5)
Geheimes Flüstern, S. 569/10 (d’après C. Schumann, Op. 23 No. 3)
Soirées de Vienne, S. 427 (extrait : No. 6)
Clara Schumann (1819-1896)
Scherzo No. 2, Op. 14
Alexander von Zemlinsky (1871-1942)
Albumblatt (Erinnerungen aus Wien)
William Youn, piano
Un album du label Sony Classical 9075860902
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Photo à la une : le pianiste William Youn – Photo : © Irène Zandel