Ses relectures drastiques des opéras de Wagner et des symphonies de Mahler, ces dernières trop sous-estimées, devaient logiquement conduire Hartmut Haenchen à revenir à l’univers d’Anton Bruckner : un début d’intégrale avec le Netherlands Philharmonic entrepris dans les années 90 aura tourné court, mais ses lectures cursives des 3e, 7e et 9e Symphonies captées en concert dans l’acoustique profonde du Concertgebouw auront alerté les brucknériens fervents.
Cette fois, Hartmut Haenchen emporte d’un geste la 8e Symphonie dans les harmonies autrement sombres d’un splendide Orchestre Royal du Danemark qui reflète ses teintes de crépuscule dans le vaste amphithéâtre de l’Opéra de Copenhague. Une symphonie de la nuit, où rien ne pèse, cette battue verticale s’élevant sans cesse et envolant jusqu’à l’Adagio qui déploie son immense « Nachtmusik » sans trainer, fluide, magique, et sombre mon Dieu !
Le Finale rayonne, course sans abîme lancé par la timbale, pas une once de pathos, pas d’effet, mais un chant infini et preste qui achève de me convaincre de ce retour à Bruckner. Puisse Hartmut Haenchen et les Danois poursuivre pour les micros de Genuin ce que j’espère être une intégrale des neuf symphonies.
LE DISQUE DU JOUR
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 8 en ut mineur, WAB 108
The Royal Danish Orchestra
Hartmut Haenchen, direction
Un album du label Genuin GEN18622
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Photo à la une : le chef d’orchestre Hartmut Haenchen – Photo : © Riccardo Musacchio