Florentin exilé à Vienne, Conti n’aurait-il laissé que des chefs-d’œuvre ?
Ses cantates pour alto avec chalumeau obligé qu’avait révélées Bernarda Fink, le magnifique David restitué par Alan Curtis, en attendant peut-être demain au disque le Don Quichotte ressuscité par René Jacobs, répondaient de leurs voix multiples oui. Ce ne sont pas les splendeurs de la grande Missa sancti Pauli gravée en première mondiale par l’infatigable György Vashegyi et ses ensembles qui les démentiront.
Le brio de l’écriture – où se mêlent dans une langue émouvante tous les styles du temps –, l’ardeur polyphonique du chœur, la virtuosité de l’écriture des parties solistes (le Gloria !) ici incarnées hors Thomas Dolié par des gosiers trop modestes, que contraste un orchestre jouant un sombre cérémonial, donnent à l’œuvre un constant double visage qui ne cesse de me fasciner.
Zelenka révérait l’œuvre, s’y reconnaissait-il un peu ?, quitte à lui ajouter quelques traits de sa plume ? C’est à la version originale que reviennent ici les Hongrois en en magnifiant les sombres splendeurs, révélant rien moins qu’un chef-d’œuvre de la littérature sacrée de la première moitié du XVIIIe siècle.
LE DISQUE DU JOUR
Francesco Bartolomeo Conti (1681-1732)
Missa Sancti Pauli
Adriána Kalafszky, soprano
Péter Bárány, contre-ténor
Zoltán Megyesi, ténor
Thomas Dolié, baryton
Lóránt Najbauer, basse
Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction
Un album du label Glossa GCD924004
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Photo à la une : le chef d’orcehstre György Vashegyi – Photo : © DR