Jeunesse

Le charme ? Qui le contesterait aux Concertos de piano de Mendelssohn comme au jeu ailé de Jan Lisiecki ? S’il est bien un pianiste de la jeune génération à qui ces musiques étaient destinées, c’est lui.

Clavier fin et souple, doigt d’elfes, les allegros sont sur les pointes dans les deux concertos, avec pour le Finale du sol mineur cette allégresse contenue, ce ton fusant que seul y aura mis Rudolf Firkušný dans un de ses rares Vox.

La virtuosité sans fard du jeune homme sait aussi se transmuer en cantilène dans les mouvements lents, mozartien en diable là où Rudolf Serkin s’abstenait d’une telle tentation. Mais comme y céder avec tant d’art délivre justement le modèle que Mendelssohn avait en tête ! Pour une fois plus J. S. Bach, mais bien Mozart.

L’alliage avec les Orpheus est d’une limpide simplicité, et Lisiecki a la bonne idée d’ajouter quelques opus pour piano seul : Variations sérieuses lyriques et sobres, Rondo capriccioso plein d’elfes, et en coda un Gondolier mystérieux. Il devrait continuer chez Mendelssohn !

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 25, MWV O7
Variations sérieuses, Op. 54, MWV U156
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en ré mineur, Op. 40, MWV O11
Rondo capriccioso en mi majeur, Op. 14, MWV U67
Chant de gondolier vénitien (No. 6 en sol mineur, extrait des « Lieder ohne Worte, Livre I, Op. 19 »)

Jan Lisiecki, piano
Orpheus Chamber Orchestra

Un album du label Deutsche Grammophon 002894836471
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Photo à la une : le pianiste Jan Lisiecki – Photo : © Deutsche Grammophon