Mazette !, voilà que Robert Levin met son piano dans celui de Mozart ! Trois mouvements d’un trio laissé inachevé – Mozart était si débordé par les mélodies que sa plume s’arrêtait parfois pour courir ailleurs et oubliait de revenir – lui sont le prétexte tout trouvé pour parfaire un opus délicieux dont le Finale est une guirlande irrésistible (Robert Levin a aussi achevé magistralement un Concerto pour violon et clavier au début de sa vingtaine…).

Disque magnifique, où les trois amis jouent comme pour eux, ne cachant pas leur plaisir et célébrant leur joli accord : le violon sans fard d’Hilary Hahn chante dans le violoncelle poète d’Alain Meunier, il y comme un jardin dans ce trio où le piano de Robert Levin, si châtié, ne résiste pas au simple plaisir de chanter et de danser.

Même soleil dans le Trio en sol majeur, magnifiquement emmené, et qui fait soudain rêver à une suite : il nous faut les autres Trios, les Sonates de violon avec Hilary Hahn, et si un jour Robert Levin pouvait songer à nous donner tout le piano solo de Mozart, en plus de compléter ses Bach, car après tout, on ne connaît guère d’interprète « historiquement informé » qui sur un piano moderne soit un tel poète.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Trio pour piano, violon et violoncelle en ré mineur,
K. 442 (achevé par Robert Levin)
Trio pour piano, violon et violoncelle en sol majeur,
K. 496

Robert Levin, piano
Hilary Hahn, violon
Alain Meunier, violoncelle

Un album du label Le Palais des Dégustateurs PDD020
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Photo à la une : le pianiste Robert Levin – Photo : © DR