Dmitry Sitkovetsky se souvenait d’avoir entendu, gamin, sa mère Bella Davidovich jouer les Goldberg. Mais en digne fils de son père, son instrument serait le violon. Pourtant, il ne renonça pas aux Goldberg et finalement, redécouvrant l’œuvre à l’écoute des disques de Glenn Gould, se décida au début des années 1980 à l’arranger pour trois instruments à cordes, occasion de la jouer avec ses amis Gérard Caussé et Mischa Maisky et de l’enregistrer pour son éditeur d’alors, Orfeo.

Le disque paru en 1984 fit justement sensation, cherchant d’abord la poésie et en la délestant du clavier – adieu le staccato de Gould ! –, l’aérant par des archets impondérables où la mélodie se danse, disparaît, revient, de la magie pure que d’autres instrumentistes chercheront à capturer – Frank Peter Zimmermann et ses amis y sont parvenus, récemment j’y reviendrai – mais qui se sera incarné avec un naturel inimitable dans cette première gravure. Si vous ne la connaissez pas, courrez-y.

LE DISQUE DU JOUR

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Variations Goldberg, BWV 988 (arr. pour trio à cordes : Dmitry Sitkovetsky)

Dmitry Sitkovetsky, violon
Gérard Caussé, alto
Mischa Maisky, violoncelle

Un album du label Orfeo C138851A
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Photo à la une : le violoniste Dmitry Sitkovetsky – Photo : © DR