Voici peu, j’applaudissais au premier volume des Trios de Parry par les Leonore : ils révélaient le cœur même de l’œuvre d’un compositeur que l’Angleterre fêta comme le créateur de sa symphonie nationale alors que tout son art s’employait avec un naturel évident dans la musique de chambre.

Dans le Deuxième Trio (1884), si lyrique, comme possédé par les paysages ombrés de Brahms s’ébroue un fabuleux Scherzo (Allegro vivace), emporté par une savoureuse danse champêtre avant que ne vienne s’éployer un immense amoroso. Quelle merveille !, que les trois amis jouent avec un allant, une générosité, des nuances dans les dolce, en avivant encore les savoureux contrastes ! Et si ce Deuxième Trio était le plus beau des trois ?

Certainement, Parry y résume son langage, l’affine, lui donne un élan qu’il n’a pas toujours. Quel contraste avec le ton dramatique, la surcharge pathétique qui ouvre le Quatuor avec piano (1879), chef-d’œuvre de son auteur où là encore l’écriture savante évoque Brahms jusque dans un Scherzo méphistophélique, d’une folle virtuosité, qui fit la réputation de la partition. Elle reste la plus connue parmi ses opus chambristes, on peinera à en trouver une version aussi irrépressible.

LE DISQUE DU JOUR

Hubert Parry (1848-1918)
Trio pour violon, violoncelle et piano No. 2 en si mineur
Quatuor pour piano en la bémol majeur

Leonore Piano Trio
Rachel Roberts, alto

Un album du label Hypérion CDA68276
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Photo à la une : le compositeur Hubert Parry – Photo : © DR