Certaines de ses cantates furent attribuées longtemps à Bach, et Bach lui-même inclut dans le Clavierbüchlein qu’il destinait à Anna Magdalena une de ses Partitas. Ne serait-il pas temps qu’enfin la postérité honore l’œuvre de Gottfried Heinrich Stölzel ?
Magnifique idée de György Vashegyi que de tirer de la poussière des bibliothèques cette merveille de Passion qu’est Ein Lämmlein geht und trägt die Schuld avec ses soli lumineux, son hautbois tendre, son écriture qui ne renonce jamais à l’émotion, ses récitatifs suggestifs.
C’est tout un art subtil qui se révèle ici, modelé avec lyrisme par la belle bande hongroise. Pour vous convaincre de la singulière puissance persuasive de cette partition, écoutez seulement « Ach wo nehm’ich Tränen her »,la première aria du ténor, merveille hors du temps.
Après une telle révélation, j’espère que György Vashegyi et ses amis persévéreront dans la découverte de ce génie délaissé.
LE DISQUE DU JOUR
Gottfried Heinrich Stölzel (1690-1749)
Ein Lämmlein geht und trägt die Schuld (Oratorio de la Passion 1731)
Ágnes Kovács, soprano
Péter Bárány, contre-ténor
Zoltán Megyesi, ténor
Lóránt Najbauer, basse
Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction
Un album du label Glossa GCD924006
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Photo à la une : le claveciniste et chef d’orchestre hongrois György Vashegyi – Photo : © DR