On ne manque pas de Septième Symphonie de Bruckner selon Hans Knappertsbusch et avec des phalanges plus relevées que celles de la Radio de Cologne, oui mais voilà, celle qu’ils donnèrent ensemble le 10 mai 1963 est à mon sens la plus belle.
Question d’orchestre d’abord, les musiciens rhénans jouent sans appuis, cordes en soie, cuivres discrets, bois subtils, cette matière légère inspire à Knappertsbusch des tempos plus soutenus qu’en aucune autre de ses versions, le fil se déroule, emplis de paysages, plein de nuances, avec des phrasés expressifs surprenants, tout cela avance dès l’Allegro moderato où rayonne un lyrisme sans pathos.
Ah !, on n’imaginait pas l’élégance comme vertu première de cet art, mais c’est mal connaître Knappertsbusch qui savait aussi ordonner ses excès, aviver ses tempos, surtout il n’oubliait jamais de faire chanter son orchestre, mais en eut-il jamais un aussi léger, aussi joueur, aussi naturellement brucknérien ?
En 1963, la révolution Günter Wand était déjà passée par là, et à Cologne, Bruckner avait été un de ses objets majeurs, Knappertsbusch, pragmatique comme il fut toujours, trouva l’orchestre formé à cet allégement, et il en fit son miel. Ecoutez seulement cette rencontre !
LE DISQUE DU JOUR
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 7 en mi majeur, WAB 107 (version 1885, édition A. Gutmann)
Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester
Hans Knappertsbusch, direction
Enregistré le 10 mai 1963
Un album du label Orfeo C015181B
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Photo à la une : © Orfeo