La belle idée, dévoiler l’Opus 1 de Dandrieu où le jeune claveciniste compose l’essence de son art en le mettant sous la coupe de Corelli. Ces sonates mélancoliques jusque dans leur soleil, « couperiniesques » dans leurs affects, ne font pas la synthèse, elle vont comme dans Les Apothéoses, d’un style à l’autre, les mêlant mais ne les mariant pas, double discours qui n’a pas échappé à Justin Taylor et ses amis : la volupté sonore avec laquelle ils s’emparent des italianismes, de leurs harmonies chaudes sont tous autant sollicitées que les phrases si françaises de cadence, de rythmes, de ton.
D’ailleurs pour illustrer cette dualité, Le Consort a habillé la pièce de clavecin où Dandrieu brossa le portrait musical de Corelli avec les cordes, hommage tendre s’il en fut.
Les quelques sonates prises chez Corelli pour ponctuer l’opus de Dandrieu ne font en rien un contrepoint, elles semblent continuer le geste du Français, couleurs semblables, respirations commune, sinon que la danse n’y est pas si subtilement sous-jacente.
Par quoi commencer ? Tentez le Vivace en jeu luthé de la Quatrième Sonate, petite porte charmante de ce paradis de notes que vous ne voudrez plus quitter, cinquante secondes tout rond.
LE DISQUE DU JOUR
Jean-François Dandrieu (1682-1738)
6 Sonates, Op. 1
La Corelli (extrait du « Deuxième livre de pièces de clavecin », transcr. Justin Taylor)
Arcangelo Corelli
(1653-1713)
Sonate en ut majeur,
Op. 4 No. 1
Sonate en si mineur, Op. 2 No. 8
Le Consort
Un album du label Alpha 542
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Photo à la une : Le Consort – Photo : © Victor Toussaint