On ne sait plus rein de Jean-Louis Nicodé, patronyme à consonance française d’un compositeur absolument allemand, sinon qu’il dérangea plus qu’il n’arrangea l’Allegro de concert de Chopin. Ses œuvres pianistiques valent mieux que cette tambouille, même si le premier opus de cet album, les Andenken an Robert Schumann, sacralise un modèle.
Les harmonies de Nicodé sont souvent émouvantes, il est plus à l’aise dans le bref que dans la grande forme et d’ailleurs les Variations Op. 18 sont aussi à leur manière une suite de vignettes, que Simon Callaghan joue avec plus de poésie que de brio.
À la fin de l’album paraît un cahier merveilleux, comme hors du temps, d’une délicatesse infinie que le pianiste pare de teintes choisies, caresse d’un toucher adamantin. Ce Liebesleben est évidemment aussi schumannien, mais plus subtilement détaché de son modèle, le piano y chante comme une cantatrice, ce que Nicodé indique comme des « Poësieen » : là, le toucher subtil de Simon Callaghan fait mouche, rendant justice à ce talent discret.
LE DISQUE DU JOUR
Jean-Louis Nicodé
(1853-1919)
Andenken an Robert Schumann (6 Fantaisies,
Op. 6)
Variations et Fugue sur un thème original, Op. 18
Ein Liebesleben
(10 Poésies, Op. 22)
Simon Callaghan, piano
Un album du label Hypérion CDA68269
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Photo à la une : le pianiste Simon Callaghan – Photo : © DR