Le giocoso qui ouvre la Deuxième Sonate de Mendelssohn a un petit côté Songe d’une nuit d’été, c’est une pure musique de plaisir où le violoncelle se fait chanteur avant que faire paraître Puck dans les pizzicatos du scherzando.
Il n’aura jamais sonné aussi enjoué et léger qu’ici, Alasdair Beatson jouant un Erard magique, piano-harpe éolienne qui fait la musique de Mendelssohn ce qu’elle est, celle des fées, bonnes ou mauvaises.
Dans un clavier si leste, l’archet de Johannes Moser ne pèse pas, qui envole la sonorité de grand alto du magnifique Guarneri joué à cette occasion. Et si l’on tenait enfin le duo parfait qu’attendaient les deux Sonates ? La Première est tout aussi réussie, comme les Variations concertantes si rarement enregistrées, et les deux amis ajoutent une Romance sans parole, un Feuillet d’album et deux pièces de Fanny Mendelssohn délicieuses à force de fantaisie discrète. Quelle fête !, qui inaugure bien des futurs disques de ce duo inspiré.
LE DISQUE DU JOUR
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en ré majeur,
Op. 58, MWV Q 32
Variations concertantes,
Op. 17, MWV Q 19
Lied ohne Worte,
Op. 109, MWV Q 34
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en si bémol majeur, Op. 45, MWV Q 27
Albumblatt en si mineur, MWV Q 25
Fanny Mendelssohn-Hensel (1805-1847)
Sonata o Fantasia in G Minor, H-U 238
Capriccio in A-Flat Major, H-U 247
Johannes Moser, violoncelle
Alasdair Beatson, piano Erard
Un album du label PentaTone PTC5186781
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Photo à la une : le violoncelliste Johannes Moser et le pianiste Alasdair Beatson – Photo : © DR