Passacaille et paysages

Passons sur L’Horloge de Haydn, l’orchestre s’y chauffe, voir s’y échauffe parfois, Klemperer est un peu assis sinon dans le Finale, et puis même pour mes oreilles si confites en enregistrements historiques pour les symphonies de Haydn, cette manière imposante n’est plus vraiment possible : Klemperer n’a pas su trouver ici la verve, l’esprit que Beecham, ou Scherchen, pourtant ses contemporains, y auront dévoilés.

Non, le vrai miracle de la soirée est la Quatrième de Brahms, si lyrique, si cantabile, pourtant Klemperer ne s’y atermoie guère : le tempo est fluide, les Bavarois répondent par des trésors de subtilités, modelant les textures, précisant les timbres – l’Andante est incroyable, qui se déroule comme un panoramique – exaltant la forme.

Il faut entendre leur Passacaille, altière, terrible et élégante pourtant, qui rembourse d’un Scherzo un peu appuyé. Ce sera le seul hic de cette Quatrième ailleurs si subtile, probablement la plus belle de toutes celles que nous a laissées Otto Klemperer.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn
(1732-1809)
Symphonie No. 101 en ré majeur, Hob. I:101, « L’Horloge »
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie No. 4 en mi mineur, Op. 98

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Otto Klemperer, direction

Un album du label BR-Klassik 900717
Acheter l’album sur le site du label BR-Klassik ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le chef d’orchestre Otto Klemperer – Photo : © Warner Classics