Les claviers de Haydn

Onze concertos pour clavier. Ce n’est pas la part la plus connue de son œuvre, et au sein de celle-ci, les six concertos que l’on peut attribuer avec certitude à l’orgue le sont encore moins. Le disque, qui les aura souvent présentés sous des habillages alourdis malgré la présence de quelques solistes inspirés (dont Marie-Claire Alain) ne les aura pas vraiment aidés, engourdissant leurs grâces.

Quel plaisir de les entendre animés par le toucher vif de Iain Quinn au joli orgue de la St. Mary’s Parish Church, c’est soudain comme si l’on voyait Haydn assis à la tribune rococo de la Chapelle du Palais d’Esterházy jouant ses partitions charmantes en souriant.

Car c’est le Haydn le plus heureux qui fait fuser ses traits dans les trois concertos retenus ici, et jusque dans le Concerto en fa majeur où le violon s’invite pour lancer ses rossignolades et chanter une romance belle comme un air d’opéra dans le Largo.

Sur tant de plaisirs simples, sur tant de mélodies où passent des tendresses mozartiennes, Jonathan Cohen et Arcangelo mettent des couleurs subtiles, augmentant encore la poésie de ces opus trop peu courus.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Concerto pour orgue et cordes No. 1 en ut majeur, Hob. XV111:1
Concerto pour orgue, violon et cordes No. 6 en fa majeur, Hob. XVIII:6
Concerto pour orgue et cordes No. 2 en ré majeur, Hob. XVIII:2
Concerto pour orgue et cordes No. 10 en ut majeur, Hob. XVIII:10

Iain Quinn, orgue
Sophie Gent, violon
Arcangelo
Jonathan Cohen, direction

Un album du label Chandos CHAN20118
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Photo à la une : le chef d’orchestre Jonathan Cohen – Photo : © Marco Borggreve