Schumann aura composé un Concerto pour violoncelle où l’instrument chante et dit comme un baryton, il était donc logique, mieux !, imparable que le cycle des Amours du poète soit un jour assailli par l’archet d’un violoncelliste : Claudio Bohorquez et sa grande caisse si sonore suivent très exactement la notation de Schumann pour la voix moyenne, on entend dans ces phrasés expressifs les mots même des poèmes de Heine. Le piano de Péter Nagy n’est pour peu dans cette appropriation si réussie.
Ensemble, ils distillent toute la poésie immanente des Fantasiestücke, des Romances, des Märchenbilder, vrais « Lieder ohne Worte » qui se parent de couleurs automnales, et sont joués amoroso. Quel art de chanter chez ce violoncelliste trop peu présent au disque, et quel sens de la caractérisation tout au long des Pièces dans le ton populaire qu’il cisèle de son archet preste.
L’un des plus beaux disques consacré au violoncelle de Schumann que les deux amis referment avec Le poète parle, postlude ému d’un album qui exige demain que Claudio Bohorquez nous offre le Concerto.
LE DISQUE DU JOUR
Robert Schumann
(1810-1856)
Dichterliebe, Op. 48
(arr. pour violoncelle et piano)
3 Fantasiestücke, Op. 73 (version pour violoncelle et piano)
3 Romanzen, Op. 94
(arr. pour violoncelle et piano)
5 Stücke in Volkston, Op. 102
Märchenbielder, Op. 113
(arr. pour violoncelle et piano)
Claudio Bohorquez, violoncelle
Péter Nagy, piano
Un album du label Berlin Classics 0301282BC
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Photo à la une : le violoncelliste Claudio Bohorquez – Photo : © DR