Le fin soleil qui dore les concerts si vifs que font danser Isabelle Faust et Alexander Melnikov au long des quatre sonates de ce deuxième volume me rappelle la bonhomie heureuse de Willy Boskowsky et de Lili Kraus, cette allégresse qui emporte le Rondo de la Sonate en fa majeur, le ton capricieux, caracolant, de celui de la Sonate en si bémol majeur signent l’humeur d’un disque tout entier heureux.

Mais rien, pourtant, n’y est offert. Question de nature même du son, il faut admettre la maigreur flûtée que produit l’archet sur les cordes du piquant « Sleeping Beauty », admettre aussi le côté mandoline du Christoph Kern que touche de ses doigts véloces Alexander Melnikov, il faut un certain temps pour se faire à cette balance d’aigus où tout sonne si clair, si court, se fait si réactif, si preste, si envolé.

Pourtant l’Andante de la Sonate en fa majeur, avec ses jolis mystères, son profil de cantilène, n’en souffre pas, les deux amis raffinant leurs phrasés, poudrant une nostalgie que la finesse des timbres évoquent dans des presque-riens de sons.

Pour les sonates réunies ici, l’accord, même si singulier, fait mouche, je gage que pour les sonates davantage pré-romantiques, les équilibres seront tout différents, le pianoforte peut-être différent, qui sait ? Dans le premier volume, les deux amis parvenaient sur les mêmes instruments à saisir des sonates déjà plus contrastées.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Sonate pour violon et clavier en fa majeur, K. 376
Sonate pour violon et clavier en la majeur, K. 305
Sonate pour violon et clavier en sol majeur, K. 301
Sonate pour violon et clavier en si bémol majeur, K. 378

Isabelle Faust, violon
Alexander Melnikov, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902361
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Photo à la une : la violoniste Isabelle Faust et le pianiste Alexander Melnikov – Photo : © DR