Année Beethoven ? Riccardo Chailly préfère Cherubini, quoi de plus logique une fois revenu dans son cher Milan, enfin présidant aux destinées de La Scala. Alors Medea ? Lodoïska ?
Non, mais les deux visages de l’orchestre de Cherubini délivré de la fosse, celui de la pompe (et de la pompe tranquille, dans l’éden des Princes de Chimay, entre autres) mais aussi celui du drame : l’Ouverture en sol majeur, brossée de trois coups de plume, pourrait servir à tout opéra, comme d’ailleurs les marches lentes de pompes funèbres seront à l’emploi de tous les cortèges, rois, empereurs, prélats, c’est l’Ancien Régime que Cherubini mène doctement au tombeau, avec même un gong discret un peu maçonnique, manière de se souvenir de Mozart (la première Marche pour le catafalque du Général Hoche, bien vue !).
Mais à Chimay, ou pour le préfet de l’Eure-et-Loir, ou pour le Baron de Braun dans sa campagne de Schonau, alors c’est hautbois et flûtes, Mozart et Haydn. Tout cela aurait pu demeurer inédit, puisque ce l’était, mais enfin Riccardo Chailly s’y délecte, nous en amuse, car avec ces « anodineries », il enrobe une magnifique Symphonie en ré majeur, elle aussi tirée de sous le boisseau, et soudain y fait sourire et Haydn et Schubert. Alors je dis merci.
LE DISQUE DU JOUR
Luigi Cherubini (1760-1842)
Ouverture en sol majeur
Symphonie en ré majeur
Marche religieuse pour le jour du sacre de Charles X
Marche religieuse pour la pompe funèbre du Général Hoche
Marcia composta per il signore Baron di Braun
Marche du préfet du département de l’Eure-et-Loir
Marche pour le retour du préfet du département de l’Eure-et-Loir
Marche pour instruments à vent
Marche 22 Septembre 1810
Marche 8 Février 1814
Marche pour la pompe funèbre du Général Hoche
Marche funèbre
Filarmonica della Scala
Riccardo Chailly, direction
Un album du label Decca 4831591
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Photo à la une : le compositeur Luigi Cherubini – Photo : © DR