Allons-y, l’édition Vivaldi de naive ne pouvait passer loin de tous les concertos pour violon, manuscrits de la Bibliothèque de Turin ou non.
Les sept volumes précédents étaient chacun le terrain de jeu d’un violoniste et d’un ensemble, se dotaient d’une thématique, et je m’étonne d’ailleurs qu’aucun avant Julien Chauvin ne se soit saisi de l’argument du théâtre. Après tout, l’apport majeur de cette série au long cours réside bien dans les ajouts ou les relectures apportés à la discographie lyrique de l’auteur de Juditha Triumphans.
« Teatro » donc, Julien Chauvin joue alternativement les sospiri des sopranos et les emportements des primo uomini, son archet virevolte avec une certaine folie mais toujours aussi cette légèreté que les plus férus des solistes italiens d’aujourd‘hui n’y mettent guère : derrière l’électricité du discours, Julien Chauvin ne se départit jamais d’une certaine élégance : rien n’appuie, tout envole. Un continuo melliflu, un orchestre trampoline vous projettent le théâtre d’opéra mais aussi de plein air de ces six opus dans un vaste soleil.
Disque enivrant, il serait dommage que pareil violon et pareil ensemble en restent là chez Vivaldi.
LE DISQUE DU JOUR
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerti per violono VIII,
« Il teatro »
Concerto en ut majeur, RV 187
Concerto en si mineur, RV 387
Concerto en ré mineur, RV 235
Concerto en ré majeur, RV 217
Concerto en sol mineur, RV 321
Concerto en si bémol majeur, RV 366 “Il Carbonelli”
Le Concert de la Loge
Julien Chauvin, violon, direction
Un album du label naive classique OP30585
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Photo à la une : le violoniste Julien Chauvin – Photo : © DR