Goethe avait créé avec son Divan l’engouement pour la poésie orientale, Adam Mickiewicz y céda lui aussi en publiant en 1828 ses Sonnets de Crimée, écho de son propre voyage dans ces contrés qui avaient déjà fasciné Pouchkine.
En 1867, Stanisław Moniuszko qui avait déjà mis en musique quantité de poèmes de l’auteur de Pan Tadeusz, décida de composer sur les Sonnets non pas un cycle classique pour voix et piano, mais une cantate assez étendue pour ténor, chœur mixte et un orchestre, la parant d’une véture de couleurs unique dans toute l’histoire de la mélodie polonaise au XIXe siècle.
Pour ceux qui ne connaissent que le Moniuszko du Manoir hanté ou d’Halka, les Sonnets seront la révélation d’un tout autre compositeur, capable d’audaces sidérantes : écoutez la Tempête, dont Rachmaninov s’inspirera pour ses Cloches.
L’œuvre n’a connu que peu de versions au disque, Aleksander Kunach déployant son long ténor d’aède, entouré par un chœur formidable et porté par un orchestre sur instruments d’époque. Cette résurrection historiquement informée dévoile le vrai visage d’une œuvre majeure du Romantisme polonais.
LE DISQUE DU JOUR
Stanisław Moniuszko
(1819-1872)
Sonnets de Crimée
Aleksander Kunach, ténor
Chœur de la Radio Polonaise
(oh !) Orkiestra Historyczna
Dirk Vermeulen, direction
Un album du label Polskie Radio PRCD2288
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Photo à la une : le compositeur, par Maciej Tamkun – Photo : © DR