Giovanni Antonini, lancé dans une intégrale au long cours des symphonies de Haydn revient à ses premières amours et à son instrument : Vivaldi et la flûte.
Album solaire et capricieux où il passe du piccolo au traverso, et va même jusqu’à souffler dans un chalumeau pour se substitue à la contralto du Cum dederit du Nisi Dominus, RV 608. C’est l’instant magique de ce disque, lagune enténébrée, qui propose six concertos où le flûtiste envole une virtuosité hallucinante que le violon d’Enrico Onofri vient contre-tisser d’arabesques.
Le célèbre Tempesta di mare, fête de sons éclaboussés, est évidemment prodigieuse, ainsi enlevée, la légèreté des gestes partout dans les autres concertos fait entendre le génie de Vivaldi à la fois dans ce qu’il a de plus savoureux et de plus atmosphérique : dans ces interprétations fulgurantes, on a la sensation de pouvoir toucher l’air, comme enfermé dans les glacis des timbres.
Bonheur, tant de vivacité ne rime plus avec cette dureté, ce tranchant, cette sécheresse violente qui auront marqué trop longtemps les interprétations du renouveau vivaldien, ici tout respire, tout danse, tout chante et c’est beau comme un Giorgione.
LE DISQUE DU JOUR
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerto en ut majeur pour flautino, cordes et basse continue, RV 444
Concerto en fa majeur pour flûte à bec, cordes et basse continue, Op. 10 No. 1, RV 433 « La Tempesta di mare »
Concerto en ut majeur pour flautino, cordes et basse continue, RV 443
Concerto en ut mineur pour flûte à bec, cordes et basse continue, RV 441
Concerto en la mineur pour flautino, cordes et basse continue, RV 445
Concerto en fa majeur pour flûte à bec, cordes et basse continue, RV 442 « Tutti gl’istromenti sordini »
Il Giardino Armonico
Giovanni Antonini, flûte à bec, direction
Un album du label Alpha Classics 364
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Photo à la une : le flûtiste et chef d’orchestre Giovanni Antonini – Photo : © DR