La malle aux trésors du baroque espagnol semble sans fonds depuis que Jordi Savall l’a ouverte. La Catalogne ne fut pas avare de compositeurs aussi singuliers que splendides, si l’on pense souvent aux polyphonies ivres des messes de Valls.
L’œuvre variée de son plus beau disciple, Pedro Rabassa, révèle ici tous ses visages, cantates ornées et fulgurantes où le soprano délié de Julia Doyle noie les notes d’affects, Lamentacion altière où le théâtre envahit le sacré, portée avec feu par Carlos Mena, Villancico allègre pour annoncer la Nativité, et jusqu’à une grande sonate de clavecin éloquente et sombre, qui proclame et danse, merveille qui donne envie d’en savoir plus : il faudrait bien qu’Alejandro Casal consacre une monographie aux œuvres de clavier du Catalan.
En contrepoint, Enrico Onofri et ses amis dévoilent quelque pages de compositeurs plus tardifs, au nombre desquelles une saisissante cantate de Juan Manuel Gonzalez Gaitan, vraie scène dramatique qui fait penser à Haydn et à Mozart : Julia Doyle y excelle à nouveau.
LE DISQUE DU JOUR
Pedro Rabassa (1683-1767)
Astro Nuevo
Aleph. Ego vir videns (Lamentation III du Vendredi Saint)
Corred, corred, pastores (Villancico pour la Naissance du Christ)
Sonate pour clavier
Juan Pascual Valdivia (?1737-1811)
Cantada « A del brillante cóncavo »
Juan Manuel Gonzalez Gaitan (1716-1804)
Eternamente triste (Cantate pour l’Immaculée Conception)
Voy buscando a mi cordero (Cantate pour l’Eucharistie)
Julia Doyle, soprano
Carlos Mena, contre-ténor
Alejandro Casal, clavecin
Orquesta Barroca de Sevilla
Enrico Onofri, direction
Un album du label Passacaille 1071
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Photo à la une : © DR