Baroque

Sombre Kyrie ! Avant qu’Ana Maria Labin n’entonne son Kyrie, Marc Minkowski donne une couleur tragique à la grande Messe en ut, soupesant ses ombres, affirmant un sens du discours qui entend bien immerger l’œuvre dans une esthétique baroque. Tout ne sera qu’expression, la liturgie de la messe devenant une petite passion où les sentiments s’expriment avec une intensité d’autant plus prenante qu’elle est contenue, le chef maîtrisant le temps avec un art certain.

Le petit chœur – neuf chanteurs auxquels se joignent les quatre solistes créant un savant jeu de pleins et de déliés – s’accorde à rejoindre dans des fondus assez inouïs la palette obscure des Musiciens du Louvre, l’équilibre se trouvant moins aisément dans les tonnerres du Gloria, mais que la douceur revienne, et comme tout cela prie et émeut !

En majesté, le Credo rayonne, avant que l’émotion de l’Et incarnatus est ne vienne vous saisir, ce mystère où Mozart aura écrit l’une de ses plus belles mélodies de soprano.

L’approche de Marc Minkowski est si singulière dans ce pan du répertoire mozartien qu’elle pourrait apporter l’éclairage nouveau que celui-ci attendait depuis le geste de Nikolaus Harnoncourt. En poursuivra-t-il l’exploration en restant fidèle à cet effectif assemblant solistes et chœur ?

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Messe en ut mineur, K. 427

Ana Maria Labin, soprano I
Ambroisine Bré, soprano II
Stanislas de Barbeyrac, ténor
Norman Patzke, basse
Les Musiciens du Louvre
Marc Minkowski, direction

Un album du label Pentatone PTC5186812
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Photo à la une : le chef Marc Minkowski – Photo : © DR