Les Adieux à Vienne

Un cycle Beethoven parfait, où sa battue claire avait rencontré l’instrument idéal, un seul disque Schubert, un doublé Berlioz, au moment de quitter les Symphoniker, voici que Philippe Jordan ajoute en guise de cadeau d’adieux les Symphonies de Brahms.

Pas un gramme de brume, rien d’hanséatique, de la lumière partout qu’exalte cette battue svelte qui ne veut pas appesantir le discours mais l’envole. L’élégance absolue du geste agacera ceux qui veulent ici des tempêtes, elles y sont pourtant, mais stylisées (écoutez le premier mouvement de la Troisième).

Philippe Jordan veut d’abord faire entendre les voix intérieures de Brahms, ses polyphonies mouvantes, pour mieux saisir les formes parfaites qui animent une Quatrième Symphonie rayonnante d’un somptueux automne. A ce jeu, la Deuxième n’abandonnera pourtant pas sa veine rapsode, s’élevant en poésie (la coda du premier mouvement), et la Première elle-même, délestée de tout pathos, envoûte plus qu’elle ne proclame. Alors écoutez attentivement cette intégrale qui respecte scrupuleusement les reprises, et dit tout de l’orchestre de Brahms.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms
(1833-1897)
Symphonie No. 1 en ut mineur, Op. 68
Symphonie No. 2 en ré majeur, Op. 73
Symphonie No. 3 en fa majeur, Op. 90
Symphonie No. 4 en mi mineur, Op. 98

Wiener Symphoniker
Philippe Jordan, direction

Un coffret de 4 CD du label Wiener Symphoniker WS021
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Photo à la une : le chef d’orchestre Philippe Jordan – Photo : © DR