L’instrument d’abord, un alto qu’Etienne Vatelot conçut en 1980 pour Tabea Zimmermann, registres parfaitement équilibrés, sonorité ambrée mais précise, avec quelque chose de vif dans l’émission du son qui tombe exactement dans le style clair, expressif, de l’altiste.
Pour les deux Suites de Bach, transposées depuis l’orignal pour le violoncelle, la lumière subtile de ce bel instrument cerne les phrasés, envole les éléments de danse, et fait les Sarabande un rien sèches, élégantes, un peu mystérieuses.
Une abstraction ? Oui, par le geste volontairement détaché de Tabea Zimmermann, et jusque dans la nature même du son de cet alto moderne, qui force l’interprète à se passer des splendeurs d’un instrument ancien.
Le chapelet de petites pièces de Kurtág, haïkus composés à l’intention de ses amis instrumentistes dont une très brève éclosion offerte à Tabea Zimmermann pour la consoler de la perte de son mari David Shallon, accroit encore le ton secret de cet album.
LE DISQUE DU JOUR
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour violoncelle seul No. 3 en ut majeur, BWV 1009 (version pour alto seul)
Suite pour violoncelle seul No. 4 en mi bémol majeur, BWV 1010 (version pour alto seul)
György Kurtág (né en 1926)
Games, Signs and Messages
Tabea Zimmermann, alto
Un album du label Myrios Classics MYR026
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Photo à la une : l’altiste Tabea Zimmerman – Photo : © Marco Borggreve