En 1933, Pancho Vladigerov composa une vaste ouverture où il enserra l’essence de la musique bulgare, La Terre, poème descriptif où il mêle les idiomes de la musique populaire balkanique et la présence des Dieux de l’ancienne Grèce, rappelant que la Bulgarie, l’antique Thrace, fut la patrie d’Orphée. La partition est d’une splendeur barbare et pourrait se lire comme une suite de danses où éclatent les rythmes et où les paysages emplissent l’orchestre. Comment ne pas penser parfois aux œuvres d’orchestre de Jakov Gotovac, cet autre maître de la musique savante balkanique ?

Trois ans plus tard, la grande Symphonie en ré mineur commencée dans une irruption triomphale de tout l’orchestre, affirme le génie d’un compositeur qui ne se souciait guère d’écrire à rebours de son temps mais s’autorisait dans la complexité de son orchestre, ses rythmes adverses, ses harmonies saturées, sa propre modernité qu’il partageait alors avec Georges Enesco. L’identité balkanique de ces deux partitions jumelles est magnifiée par le geste lyrique du fils du compositeur, comme les splendeurs dorées de l’Elégie d’automne. Il parvient aussi à rehausser la Deuxième Symphonie (pour les cordes seules), et l’Ouverture héroïque, partitions moins inspirées.

Demain, Capriccio nous promet les Concertos pour instruments à cordes, et surtout celui pour violon, merveille !

LE DISQUE DU JOUR

Pancho Vladigerov
(1899-1978)
Œuvres pour orchestre,
Vol. 1

Symphonie No. 1 en ré mineur, Op. 33
Ouverture de concert, Op. 27
« La Terre »
Ouverture héroïque
« Le 9 septembre », Op. 45
Élégie d’automne, Op. 15 No. 2 (version orchestrale)
Symphonie No. 2 en si bémol majeur, Op. 44 « Mai »

Orchestre Symphonique National de la Radio Bulgare
Alexander Vladigerov, direction

Un album de 2 CD du label Capriccio C8050
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Photo à la une : le compositeur Pancho Vladigerov – Photo : © DR