Sonates expressives

Étonnant Buxtehude, qui de son violon se sera inventé une voix tout aussi expressive que celle qu’il déployait à ses claviers d’orgue. Des formes brèves y fragmentent le discours, forçant par ce sens de l’allusif à une poésie certaine. Les interprètes n’ont pas toujours su en restituer les mélancolies savantes, l’art secret, forçant trop souvent le trait, rompant l’équilibre entre les trois protagonistes.

Le violon s’y montre souvent trop devant. Les Timbres s’accordent d’abord autour du clavecin plein de fantaisie de Julien Wolfs. C’est par sa présence que le violon entêtant de Yoko Kawabuko rayonnera d’autant, accentuant le contraste avec la viole automnale de Myriam Rignol.

Tout ici rayonne dans une grande lumière, comme jadis dans leur album Rameau, et fait assaut d’élégance jusqu’en cet espressivo continuel qui sauve les deux opus de cette tiédeur trop souvent rencontrée avant eux au disque.

LE DISQUE DU JOUR

Dietrich Buxtehude
(1637-1707)
Sonatine à doi, Violine and Viola da Gamba, Opus 1 & 2

Les Timbres

Un album de 2 CD du label Flora 4320
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Photo à la une : les musiciens de l’ensemble Les Timbres – Photo : © Catherine Marey