Parmi les figures de la scène musicale vénitienne à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, le génie lyrique de Giovanni Battista Bassani ne parvint pas vraiment à s’imposer, Benedetto Marcello subit en quelque sorte le même sort, aggravé par sa condition de compositeur amateur. Pourtant Marcello, qui lui survivra vingt trois ans, effacera progressivement des mémoires le catalogue souvent stupéfiant de Bassani.
Son temps viendrait-il enfin ? Opéras (pour Venise et surtout pour Ferrare qui sera son port d’attache), oratorios, musique instrumentale virtuose, pages pour l’Église, tout chez lui émerveille.
Le recueil que lui inspireront à distance les Psaumes de David, où il se met en concurrence directe avec l’importante production que leur consacra Marcello, fascine par son alliage des anciennes polyphonies gabrielliennes et monteverdiennes avec un langage expressif solaire et une écriture verticale hymnique, et dans l’expression quelque chose de français qui n’affleurera jamais chez Marcello.
Les chanteurs du Nova Ars Cantandi rendent justice à ce recueil flamboyant, enthousiasmant ces musiques ardentes et virtuoses, porte d’entrée idéale pour découvrir l’œuvre d’un musicien loué en son temps comme un maître trop discret. Qui se penchera sur ses opéras ?
LE DISQUE DU JOUR
Giovanni Battista Bassani (1647-1716)
Armonici entuasmi di Davide, Op. 9 (Venezia, 1690)
Nova Ars Cantandi
Giovanni Acciai, direction
Un album de 2 CD du label Tactus TC650290
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Photo à la une : © DR/Tactus