La Résidence de Würzburg, merveille rococo, dédie ses étés exclusivement aux œuvres de Mozart depuis un siècle, ce coffret glane à compter des années cinquante de quoi dresser un panorama varié en piochant dans les bandes de la Radiodiffusion Bavaroise qui a fidèlement enregistré et conservé les échos des éditions successives.
Les disques font fi de l’ordre chronologique, choix discutable qui fait voisiner un peu abruptement des styles, des époques mais surtout fait passer l’auditeur d’interprétations parfois marquées du sceau du génie à des propositions plus secondaires.
Archives : courez au 21e de Casadesus et Kubelik en 1971, ou encore au Rondo, K. 382 où la sonorité dorée d’Edwin Fischer emplit la Salle impériale sous l’œil bienveillant d’Eugen Jochum, au 3e Concerto pour violon avec Johanna Martzy, à nouveau dirigé par Jochum, souvent présent au long des années 1950 : qu’on aimerait entendre plus d’un Enlèvement au sérail affichant Simoneau et Köth, qui semble autrement vivant que sa gravure de studio, et quelle merveille ce Non temer, amato bene avec Seefried et Schneiderhan en 1956.
Au détour d’un disque, je retrouve un souvenir, une interprétation exaltée du 20e Concerto avec Alfred Brendel, si inspiré au concert, surtout dirigé par Rafael Kubelik dont on chérira la lecture si émouvante de l’Adagio und Fugue.
Les choix sont parfois frustrants, surtout lorsqu’ils optent pour des extraits : après avoir entendu le soprano d’ange d’Elsie Morison dans l’Agnus Dei, et comment Eric Tappy lui répond, je pleure de ne pas avoir l’intégralité de cette Messe du Couronnement donnée en 1962.
Cherchez les perles, en voici trois, vous en trouverez d’autres : Ch’io mi scordi di te? » selon Krassimira Stoyanova et Christian Zacharias, la Posthorn par Reinhard Goebel et le WDR, et rareté, pouvoir enfin entendre le violon d’Ana Chumachenko pour un radieux 5e Concerto amoureusement conduit par Sir Colin Davis.
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie No. 33 en si bémol majeur, K. 319
Symphonie No. 30 en ré majeur, K. 202
Symphonie No. 41 en ut majeur, K. 551 « Jupiter »
Sérénade pour cordes No. 13 en sol majeur, K. 525 « Eine kleine Nachtmusik »
Divertimento pour cordes en ré majeur, K. 136
Sérénade No. 9 en ré majeur, K. 320 « Posthorn »
Adagio et Fugue en ut mineur, K. 546
Rondo pour piano et orchestre en ré majeur, K. 382
Concerto pour violon et orchestre No. 5 en la majeur, K. 219
Concerto pour piano et orchestre No. 21 en ut majeur, K. 467
Concerto pour violon et orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216
Ouverture, extrait de l’opéra « Le nozze di Figaro, K. 492 »
Aer tranquilo e di sereni, extrait de « Il re pastore, K. 208 »
Del più sublime soglio, extrait de « La clemenza di Tito, K. 621 »
A questo seno deh vieni (Air de concert), K. 374
Welch ein Geschick! (Recitativo & Duo), extrait de « Die Entführung aus dem Serail, K. 384 »
Vado, ma dove? (Air de concert), K. 583
Non più! Tutto ascoltai (Air de concert), K. 490
Agnus Dei, extrait de la « Messe en ut majeur, K. 317 « Krönungsmesse » »
Ch’io mi scordi di te? (Air de concert), K. 505
Et incarnatus est, extrait de la « Messe en ut mineur, K. 427 »
Divertimento en fa majeur, K. 138
Suite en ut majeur, K. 399 (extrait : II. Allemande)
Notturno pour violon, alto et piano « Luci care, luci belle », K. 346
Notturno pour violon, alto et piano « Due pupille amabili », K. 439
Canon en ré majeur, K. 347/382f
Sonate pour piano No. 8 en la mineur, K. 310
Abendempfindung, K. 523
Quatuor à cordes No. 14 en sol majeur, K. 387
Un coffret de 6 CD du label Orfeo
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Photo à la une : © DR