L’intrada Largo du premier volet de la Gran Partita, ombré, réfléchi, pourra surprendre. Musique pour un jardin ou un temple ? Le Molto Allegro ne sera pas molto. Les souffleurs de l’Akademie pensent grand, voient large. Le geste est altier, les sonorités subtilement dosées au point que l’ensemble prend parfois les couleurs d’un orgue.
Les cors impérieux mettent leurs épices dans ce concert qui soudain s’anime. Voilà, on quitte le temple, le cérémonial s’absente, les danses vont suivre, prodigieuses de timbres et d’accents, vertes ou capiteuses, un autre orgue, celui d’un parfumeur, et le geste chorégraphique s’impose, donnant le temps aux danseurs. Mais que paraisse l’Adagio et soudain c’est la nuit qui impose une scène d’opéra où le hautbois, la clarinette et le cor de basset s’enlacent pour un trio magique. Final irrésistible, à figures marquées, aux accents lestés.
Le disque s’ouvre sur la Sérénade No. 11, petite merveille écrite pour hautbois, clarinettes, cors et bassons, chacun par deux, vrai poème nocturne que les souffleurs colorent d’un nuancier saisissant de poésie. D’autres opus espèrent cette équipe de magiciens. Que l’Akademie s’y colle !
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
Sérénade pour vents No. 11 en mi bémol majeur, K. 375
Sérénade pour vents No. 10 en si bémol majeur, K. 361 « Gran Partita »
Akademie für Alte Musik Berlin
Un album du label harmonia mundi HMM902627
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Photo à la une : © DR