Ténor Rameau

Rameau soigna ses hautes-contre, leur réservant des rôles exigeants pour la vocalité comme pour l’incarnation, Mathias Vidal les resserre quasi tous – sinon Platée, préférant au rôle-titre où brilla Jélyotte, l’appel à Momus et à Bacchus de Thepsis – et surtout les profils les plus héroïques, de Pollux à Dardanus en passant par Zoroastre.

Si son ténor franc ne craint pas l’éclat et sait emporter la passion ou la rage, comment ne pas entendre qu’il est peut-être plus chez lui dans le demi-caractère (Thepsis justement, et Platée lui irait assurément !), ou dans la pure virtuosité (« Lance, Amour » de l’Atis des Paladins).

Le voyage est plus réjouissant qu’émouvant, avec l’accompagnement modeste de l’Ensemble Marguerite Louise, mais l’équilibre entre le brio des airs et la poésie des pièces d’orchestre assure à l’album une écoute toujours heureuse, confirmant qu’il est bien aujourd’hui sans guère de rivaux dans le répertoire lyrique du XVIIIe siècle français, qu’en dehors de Rameau-même, il aura d’abondance documenté au long d’intégrales lyriques souvent chroniquées au sein du présent blog.

LE DISQUE DU JOUR

Rameau triomphant

Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Airs et Pièces d’orchestre,
extraits de Dardanus,
Zoroastre, Les Paladins,
Les Indes galantes, Platée, Naïs, Le Temple de la Gloire, Les Fêtes de Polymnie,
Pigmalion, Castor et Pollux et Les Boréades

Mathias Vidal, ténor/haute-contre
Ensemble Marguerite Louise
Gaétan Jarry, direction

Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS039
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Photo à la une : le ténor Mathias Vidal – Photo : © Bruno Perroud