L’instrumentarium du XVIIIe siècle ne manquait pas d’invention mais savait aussi faire perdurer les instruments des siècles précédents. Les premiers claviorganums apparaissent au XVe siècle, combinaison en un seul meuble d’un orgue positif et d’un clavier à cordes pincées. Les Anglais en étaient toqués, le Victoria Hall Museum en conserve un très bel exemple, sorti en 1579 des ateliers du facteur Lodewijk Theewes, qui aura pour partie inspiré les splendeurs versicolores du magnifique instrument construit en 2002 par Markus Harder-Völkmann, que joue ici avec virtuosité Bart Naessens.

Charles Burney note qu’Haendel jouait un claviorganum lors de ses concerts londoniens, et même durant l’exécution de ses oratorios, il n’y avait donc plus qu’à recréer un programme herborisant entre Concertos, Suites, Sonates en trio où la diversité des claviers, l’aisance du passage d’un instrument à l’autre donneraient aux œuvres un allant et une variété supplémentaires.

Disque savoureux où le génie mélodique d’Haendel éclate, comme rafraîchi dans les couleurs avivées d’Il Gardellino, et montre grâce à la poésie virtuose du soliste toutes les possibilités de ce bel hybride, que ce soit pour briller en soliste ou pour animer une basse continue.

LE DISQUE DU JOUR

Claviorganum

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Concerto pour orgue en fa majeur, Op. 4 No. 4, HWV 292
Concerto pour hautbois en sol mineur, HWV 287 (version avec flûte)
Concerto pour orgue en fa majeur, Op. 4 No. 5, HWV 293
Suite pour clavecin en fa majeur, HWV 427
Concerto grosso en ré majeur, Op. 3 No. 6, HWV 317
Sonate en trio en si mineur, Op. 2 No. 1, HWV 386b
Concerto pour orgue en si bémol majeur, Op. 7 No. 1, HWV 306

Bart Naessens, claviorganum
Il Gardellino

Un album du label Passacaille PAS1060
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Photo à la une : l’organiste Bart Naessens – Photo : © DR