Un parfum de nostalgie a dû envahir la Jesus-Christus-Kirche de Berlin-Dahlem à l’automne 2018. Qui jouait ainsi les Sonates pour violon et clavecin de Bach ? Wolfgang Schneiderhahn et Helmut Walcha ? Non, Daniel Gaede et Raphael Alpermann.
Leur jeu paraît intemporel, ils savent mettre du sentiment (le Largo de la Sonate en ut mineur), et introduire un giocoso spirituel dans les éléments rhétoriques, leur Bach danse et s’émeut, dans une modestie du son qui est une vertu : on est entre soi, on joue l’un pour l’autre, l’idée du concert serait incongrue.
Le texte jaillit, les polyphonies irradient, au point que souvent s’enlacent en majesté trois voix sinon trois instruments. Le cahier s’écoute d’une traite, intemporel déjà dans cette lecture comme venue d’un autre temps alors qu’elle a fait son miel des interprétations historiquement informées. L’album rappelle au passage quel grand claveciniste est Raphael Alpermann.
LE DISQUE DU JOUR
Johann Sebastian Bach
(1685-1750)
Les 6 Sonates (en trio)
pour clavecin et violon,
BWV 1014-1019
Sonate No. 1 en si mineur,
BWV 1014
Sonate No. 2 en la majeur,
BWV 1015
Sonate No. 3 en mi majeur, BWV 1016
Sonate No. 4 en ut mineur, BWV 1017
Sonate No. 5 en fa mineur, BWV 1018
Sonate No. 6 en sol majeur, BWV 1019
Daniel Gaede, violon
Raphael Alpermann, clavecin
Un album de 2 CD du label Tacet 258
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Photo à la une : le violoniste Daniel Gaede et le claveciniste Raphael Alpermann – Photo : © DR