Epique

La Première Symphonie de Bruckner, turbulente, exaltée, mériterait d’être tenue pour ce qu’elle est, une partition révolutionnaire qui ouvrait de nouveaux horizons au Romantisme allemand.

Elle est belle comme un poème de Novalis, et Christian Thielemann, comme jadis Claudio Abbado à Vienne, en contrôle les soudains accès de fièvre, fait tout entendre de son orchestre merveilleux, aux innovations saisissantes.

À Dresde, dans les sombres clartés de la Staatskapelle, il aura bouclé son premier cycle Bruckner, documenté par le DVD lorsque l’orchestre se produisit à l’Elbphilharmonie.

À quelques jours du même mois de septembre 2017, dans l’acoustique idoine du Semperoper où les Dresdois ont leurs marques, cette Première irradie d’une ferveur singulière, Thielemann emportant les maelströms du fabuleux Allegro initial, élevant la pastorale de l’Adagio jusqu’au ciel (et comment il modèle les sonorités, sculpte le temps musical ! Dieu, si ce n’est pas cela être un brucknérien), fouettant un Scherzo fantasque avant d’enflammer un Finale dont les fanfares initiales ont soudain une teinte mahlérienne.

Magnifique, probablement un de ses plus grands Bruckner. Je me demande bien ce que donnera cette même Première Symphonie dans sa récente captation avec les Wiener Philharmoniker promise pour bientôt chez Sony Classical.

LE DISQUE DU JOUR

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 1 en ut mineur, WAB 101 (version Linz, 1877)

Staatskapelle Dresden
Christian Thielemann, direction

Un album du label Profil PHJ18083
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Photo à la une : le chef d’orchestre Christian Thielemann – Photo : © DR