Christoph Eschenbach avait déjà gravé les Symphonies de Brahms, y ajoutant les Ouvertures, les Variations sur un thème de Haydn et la Rhapsodie en son temps d’Amérique, avec l’Orchestre Symphonique de Houston, cycle passé assez inaperçu pour qu’il ait, qui sait, envie de revenir aux seules quatre Symphonies.
Bien lui en a pris !, lecture de pure tradition, admirablement ouvragée, et qui refuse toute grandiloquence. Ce Brahms serein, ample, au legato prégnant, s’écoute avec plus que du plaisir, de l’admiration, et surprend par sa plastique, son élégance, où semble passer le souvenir de celui de Karajan.
Ce n’est pas minorer ce qui constitue, symphonie après symphonie, une vraie vision, qui culmine dans une Deuxième aux atmosphères raréfiées, emplie de sfumatos savamment composés. Pour elle, il faudrait de toute façon posséder le coffret, mais aussi pour cette Troisième ténébreuse, pour cette Première lyrique où se déploie dans l’Andante sous l’archet du konzertmeister du Konzerthausorchester Berlin un élégiaque petit concerto pour violon.
La Quatrième, lyrique, automnale absolument, manque un rien d’élan, mais là encore les beautés de cette formation berlinoise, ses couleurs hanséatiques chargées de gris marins surprennent, bouclant une intégrale décidément attachante.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie No. 1 en ut mineur,
Op. 68
Symphonie No. 2 en ré majeur,
Op. 73
Symphonie No. 3 en fa majeur,
Op. 90
Symphonie No. 4 en mi min,
Op. 98
Konzerthaus-Orchester Berlin
Christoph Eschenbach, direction
Un album du label Berlin Classics 0302083BC
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Photo à la une : le chef d’orchestre Christoph Eschenbach – Photo : © DR