Jeunesse

Commençons par la fin : La Campanella. Yoav Levanon s’y tend un miroir, s’écoute dans ses pianissimos, s’amuse à foucader, mais l’on peut bien l’y moquer, comme de sa belle gueule affichée en romantique sur la pochette, c’est d’un artiste, et qui a de sacrés moyens.

Sa Sonate de Liszt, cravachée, impérieuse, pour extérieure qu’elle soit, en bluffera plus d’un, mais en dehors des coups de poings à l’estomac, il faut écouter la qualité de sa sonorité, la plénitude harmonique du jeu, et admettre qu’il sait voir derrière les lignes de chants toute une polyphonie que sa virtuosité expose sans peine.

Le sommet de ce premier album (je crois bien…) reste la Fantaisie de Schumann malgré un piano un peu désaccordé. Là, plus de place pour le moindre narcissisme, Levanon chante profond, sculpte son clavier, et ose dans les replis des sfumatos d’un contrôle étourdissant. Alors vraiment, pour la Fantaisie, il faut connaitre le disque et espérer que ce jeune homme si doué revienne chez Schumann en lui consacrant un album monographique.

LE DISQUE DU JOUR

A Monument for Beethoven

Franz Liszt (1811-1886)
Sonate pour piano en
si mineur, S. 178

Grandes études de Paganini,
S. 141 (extrait : III. La Campanella)

Frédéric Chopin (1810-1849)
Prélude en ut dièse mineur,
Op. 45

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Variations sérieuses en ré mineur, Op. 54
Robert Schumann (1732-1809)
Fantaisie en ut majeur, Op. 17

Yoav Levanon, piano

Un album du label Warner Classics 190296425509
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le pianiste Yoav Levanon – Photo : © Gemmy Woud Binnendijk